Lo boton

Collecté en 2000 par IOA Sur la Commune de Brandonnet Voir sur la carte
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Introduction

A l'école, les enfants étaient punis quand ils parlaient leur langue maternelle, l'occitan. On leur suspendait un sabot autour du cou pour les humilier. L'autre méthode très efficace était celle du sinhal. Quand un enfant parlait occitan, le maître lui donnait un objet en bois appelé sinhal (ici un bouton). Celui qui détenait le sinhal en fin de journée était puni. Pour se débarrasser de cet objet, les écoliers devaient dénoncer l'un de leur camarade qui s'était exprimé dans la langue interdite.

Vidéo

© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL

Roger TEULIER

né en 1922 à La Garrigue de Brandonnet.

Transcription

Occitan
Français
« Quand anàvem a l’escòla, se parlàvem patoès, èrem punits per çò que anàvem a l’escòla, soi-disant per aprene lo francés, pardí, amai èra de juste perque a l’ostal parlavan pas que patoès, quoique los parents parlavan plan lo francés quand mèmes, amai quand anèri a l’escòla, compreniái lo francés.
E alèra aviam un mèstre que èra presque a chaval sus aquò e aviá trobada una combina : lo que parlava patoès, li bailava un boton, aquò èra un boton, en li di(gu)ent :
“Si tu en entends un qui parle patois, tu lui files le bouton et, toi, tu ne seras pas puni.”
Per l’ajure ajut, l’ai ajut, plan se(g)ur, per çò que èri coma totes. Totes, un còp o l’autre, parlàvem patoès. E quand si(agu)èssa pas que en tornent d’a l’escòla… Quand èrem pas sus la cort de recreacion, parlàvem patoès.
Sabiam parlar francés, lo mèstre agèt pas… Mès, n’i aviá quauqu’unses que caliá que lor parlèssa patoès, que lo comprenián pas. Èran rares, quand mèmes, mès n’i aviá un parelh que lo parlavan pas. E duèi lo parlan ben e an tanplan fach coma los autres ! »
Le bouton
« Quand nous allions à l’école, si nous parlions patois, nous étions punis parce que nous allions à l’école, soi-disant pour apprendre le français, bien sûr, et c’était vrai parce qu’à la maison ils ne parlaient que patois, même si nos parents parlaient bien le français quand même, et même quand j’allai à l’école, je comprenais le français.
Et alors nous avions un maître qui était presque à cheval sur ça et il avait trouvé une combine : celui qui parlait patois, il lui donnait un bouton, c’était un bouton, en lui disant :
Si tu en entends un qui parle patois, tu lui files le bouton et, toi, tu ne seras pas puni.”
Pour l’avoir eu, je l’ai eu, bien sûr, parce que j’étais comme tout le monde. Tous, une fois ou l’autre, nous parlions patois. Et quand ce ne fut qu’en revenant de l’école... Quand nous n’étions pas dans la cour de récréation, nous parlions patois...
Nous savions parler français, le maître n’eut pas... Mais, il y en avait quelques-uns à qui il fallait qu’il parle patois, car ils ne le comprenaient pas. Ils étaient rares, quand même, mais il y en avait une paire qui ne le parlaient pas. Et aujourd’hui ils le parlent bien et ils ont aussi bien fait que les autres ! »

Localisation

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