Ieu me vau jaire…

Collecté en 2000 Sur les Communes de Brandonnet, Compolibat Voir sur la carte
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Introduction

Au début du XXe siècle, les anciens priaient encore en occitan. Dans les familles rouergates, la prière commune était de rigueur, surtout le soir.

Elise fait référence à l'écrivain fondateur du Grelh roergàs en 1921, Henri Mouly (1896-1981) de Compolibat.

Vidéo

© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL

Elise BOURDONCLE

née Mouly en 1921 à Compolibat.

Transcription

Occitan
Français
« Aquò èra la maire d’Enric Molin, ma grand-maire, que disiá aquela pre(g)aira cada ser en s’anent jaire.
Alèra, nos disiá : “Me vau jaire !”
E aquí partiá, disiá sa pre(g)aira :

“Ieu me vau jaire,
Preni Jèsus-Crist per mon paire,
E la Senta-Vièrja per ma maire,
Los anges e los sents per me secorir.
Viva Jèsus per me dormir !
Vièrja Senta, vèni a ma plenta,
Vèni me secorir a l’ora de ma fin,
L’arma del còrs, tira l’ont que tire,
Que lo Bon Diu la me guide,
Coma fa(gu)èt l’angèl,
Quand montèt al Cèl.
Viva Maria !
Viva sent Josèp !

Bonsoir mon ange,
C’est à vous que je me recommande,
Sans périr, sans danger,
Sans jamais plus vous offenser.
Vive Marie, mère de miséricorde !
Dans mon lit je me couche,
Dans mon lit je me rends,
Si le sommeil me prend,
Et que la mort me surprenne,
Je prends Dieu pour mon père,
La Sainte-Vierge pour ma mère,
Les anges et les saints pour me secourir,
Dans les bras de l’Enfant Jésus,
Je m’en vais dormir.”
E aquí dormiam totas doas dins la cambra. »
Moi, je vais me coucher…
« C’était la mère d’Henri Mouly, ma grand-mère, qui disait cette prière tous les soirs en allant se coucher.
Alors, elle nous disait : “Je vais me coucher !”
Et là elle partait, elle disait sa prière :

“Moi, je vais me coucher,
Je prends Jésus-Christ pour père,
Et la Sainte-Vierge pour mère,
Les anges et les saints pour me secourir.
Vive Jésus pour m’endormir !
Vierge Sainte, viens à ma plainte,
Viens me secourir à l’heure de ma fin,
L’âme du corps, déboussolée,
Que le Bon Dieu me la guide,
Comme fit l’ange,
Quand il monta au Ciel.
Vive Marie !
Vive saint Joseph !

Bonsoir mon ange,
C’est à vous que je me recommande,
Sans périr, sans danger,
Sans jamais plus vous offenser.
Vive Marie, mère de miséricorde !
Dans mon lit je me couche,
Dans mon lit je me rends,
Si le sommeil me prend,
Et que la mort me surprenne,
Je prends Dieu pour mon père,
La Sainte-Vierge pour ma mère,
Les anges et les saints pour me secourir,
Dans les bras de l’Enfant Jésus,
Je m’en vais dormir.”
Et là nous dormions toutes les deux dans la chambre. »

Localisation

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