Vue du château (castèl) et de la croix (crotz) du pont, juillet 1997

Introduction

Vue du château (castèl) et de la croix (crotz) du pont, juillet 1997

Du XIe au XIIIe siècle, la poussée démographique et la concurrence des pouvoirs engendrent un véritable phénomène d’urbanisation de l’espace rural. Des habitations se construisent sous les fortifications donnant naissance à un village castral appelé castèl. A partir du XIe siècle, ces castèls se déplacent ou se réorganisent pour former de véritables centres urbains : les castèlnòus.

« Malgré son appellation romane, le château de Belcastel paraît très ancien. Il est bâti sur un rocher qui domine l'Aveyron. Le fossé naturel d'un cours d'eau qui sépare le roc du reste de la montagne a été accentué et prolongé de main d'hommes. L'angle sud-est du château composé de deux chapelles superposées paraît remonter au XIe siècle. L'appareil de schiste en arêtes de poisson qui formait le mur extérieur de la chapelle haute est de type préroman : elle était dédiée à saint Michel. C'était la chapelle seigneuriale. L'église basse ou paroissiale, dont les restes sont le plus visibles, avait une nef en berceau long sans doubleaux, une abside en cul de four et un arc triomphal en fer à cheval. Elle est de type préroman. On y voyait jadis les restes d'une peinture murale représentant le bras d'un Christ en croix et la tête de Marie-Madeleine (voilée, avec un vase), en ocre foncé sur fond clair. Sainte Madeleine était la patronne de cette église, sise, selon un texte de 1392 "infra reductum dicti castri" (dans l'enceinte du château). Après cette date, église paroissiale et presbytère furent transférés de l'autre côté de l'Aveyron. Le château fut lui-même agrandi à cette époque.
Une famille de Belcastel est connue depuis le XIIe siècle. Elle possédait une partie du château et de la seigneurie. L'abbaye de Bonnecombe en avait une autre partie (hommages au roi en 1399 et 1461, conflit avec les Saunhac de Belcastel qui aboutit à un arrêt du Parlement de Toulouse en date du 2 mars 1528 bannissant divers membres de cette famille). En 1521, Raymond de Belcastel vendit sa part à Hugues, comte de Rodez. Le château fut occupé par les Anglais qui y demeurèrent jusqu'en 1377. En 1386, Jean III d'Armagnac le donna à Guillaume de Saunhac en remerciement des services rendus dans la lutte contre les occupants. Guillaume puis son fils Alzias, sénéchal de Beaucaire en 1407 puis chambellan de la reine Jeanne de Naples et de Jacques, roi de Hongrie, obtinrent le transfert du service paroissial dans une nouvelle église hors du château et celui du presbytère, qui était à l'origine contre le fort. Ils agrandirent le château et firent construire le pont qui devait accroître le trafic de la vallée, donner des débouchés aux produits des petites industries établies au bord de l'eau (foulons, tannerie, moulins à farine et huile et plus tard, aux environs, moulin à papier) et assurer l'influence des seigneurs de Belcastel sur la région de Colombiès. Jean de Saunhac, qui épousa vers 1450 Hélène de Castelnau-Bretenoux, continua l’agrandissement du château (donjon du XVe siècle). La branche de Saunhac-Belcastel s'éteignit vers 1560. Elle fut alors remplacée par celle de Saunhac d'Ampiac. Le château passa par la suite aux Morlhon, puis aux Buisson de Boumazel. La présence seigneuriale qui soutenait les activités du pays fit défaut et celles-ci déclinèrent.
La nouvelle église de Belcastel, Sainte-Madeleine (XVe s.), fut construite sur la rive gauche de l'Aveyron. Elle renferme le gisant en pierre d'Alzias de Saunhac († 1418). On voit, sur le devant du tombeau, un bas-relief représentant le chevalier protégé par saint Michel, et Béatrix d'Ampiac, sa femme, protégée par sainte Madeleine, tous deux agenouillés devant la Vierge. L'église renferme encore diverses statues comme une Vierge à l'Enfant, saint Antoine et sainte Madeleine patronne de la paroisse. » (Jean Delmas, 1991)

Belcastèl, julhet de 1997

Toponymes ayant un rapport avec castèl (latin) : Muret lo Castèl, Severac lo Castèl, Las Castèlas, Castelet, Lo Castelon...
• avec déterminant : Belcastèl ; Castèl-Bon, Galhard, Linhon, Marin, Merle, Mus, Novèl, Pers, Sec, Verd, Vièlh...