N'ai la setmana santa…

Collecté en 2000 Sur la Commune de Ste-Geneviève-sur-Argence Voir sur la carte
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Introduction

Pendant la semaine sainte, on quêtait des œufs. Les chants de quête ne sont attestés en Rouergue que sur la rive droite de la Truyère et en aval du confluent sur la rive droite du Lot. Ils sont souvent en langue française, mais la formule finale est toujours en occitan. Antonin Champagnac tient sa version du Cantal d'où il est originaire.

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© Amic BEDEL - Tous droits réservés Institut occitan de l'Aveyron

Antonin CHAMPAGNAC

né en 1913 au Cros de Ronesque (15), décédé en 2010.

Transcription

Occitan
Français
« N’ai la setmana santa, (bis)
Jèsus se'n plangiá tant. (bis)
Sa mèra li demanda : (bis)
“Mon filh qué plangètz tant ? (bis)
– N’ai ben de que me plànger… (bis)
Que ma mòrt s’apròcha tant ! (bis)
Sont trois qui m’accompagnent, (bis)
Tout trois en m’attrayant. (bis)
N’i a un qu’apèlan Faus-Jutge (bis)
L’altre Judàs tant grand. (bis)
Sabiam ben qu’èra lo tresième, (bis)
Aquò èra Barabam. (bis)
M’an jo(g)at a las cartas, (bis)
Jusca al gal cantant. (bis)
Quand les polets cantèron, (bis)
Lo jorn s’es fach tant grand. (bis)

Corocon, corocon, corocon !
Passa per la trapelièira,
Vèni al ceston !”

Quand demandaviam los uòus, vesètz, fasiam “Coroco, coroco” e aprèssas lor fotiam lo rèsta… Aquelses que se volián pas levar del lièch. De còps, èran al lièch quand passaviam ! Aquò èra la nuèch que passaviam. E se se volián pas levar lor disiam lo rèsta :
“Donatz-nos quicòm,
De bona gràcia. (bis)

Se nos donatz quicòm,
De bona gràcia,
La part del Paradís,
Vos serà facha.
Se nos donatz pas res,
De bona gràcia,
Aval, al fons de l’Infèrn,
I aurà vòstra plaça.”
Et voilà !Amb aquò se levavan !
E alara, aprèssas, per Pascas, las filhas nos fasián la pascada.
– Amb aquelses uòus ?
– Amb aquelses uòus. »
J’ai la semaine sainte…
« J’ai la semaine sainte, (bis)
Jésus s’en plaignait tant. (bis)
Sa mère lui demande : (bis)
“Mon fils, de quoi vous plaignez-vous ? (bis)
– J’ai bien de quoi me plaindre... (bis)
Car ma mort approche ! (bis)
Sont trois qui m’accompagnent, (bis)
Tout trois en m’attrayant. (bis)
Il y en a un qu’on appelle Faux-Juge, (bis)
L’autre Judas si grand. (bis)
Nous savions bien qui était le troisième, (bis)
C’était Barabbas. (bis)
Ils m’ont joué aux cartes, (bis)
Jusqu’au chant du coq. (bis)
Quand les coqs chantèrent, (bis)
Le jour se fit, si grand. (bis)

Cocorico, cocorico, cocorico !
Passe par la chatière,
Viens au panier !

Quand nous demandions les œufs, vous voyez, nous faisions “Cocorico, cocorico” et ensuite nous leur disions le reste... Ceux qui ne voulaient pas se lever du lit. Parfois, ils étaient au lit quand nous passions, nous passions la nuit. Et s’ils ne voulaient pas se lever, nous leur disions le reste :

“Donnez-nous quelque chose,
De bonne grâce,
Si vous nous donnez quelque chose,
De bonne grâce,
La part du Paradis,
Vous sera faite.
Si vous ne nous donnez rien,
De bonne grâce,
Là-bas, au fond de l’Enfer,
Vous avez votre place.

Et voilà ! Comme ça, ils se levaient !
Et alors, ensuite, pour Pâques, les filles nous faisaient une pascade.
– Avec ces œufs ?
– Avec ces œufs. »

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