Grotte (bauma) murée appelée Bouche-Rolland (Botja Rotland), à Solsac, juin 2001

Collecté en 2001 Sur la Commune de Salles-la-Source Voir sur la carte
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Introduction

Grotte (bauma) murée appelée Bouche-Rolland (Botja Rotland), à Solsac, juin 2001

Les chasséens sont présents à Botja-Rotland sur le Causse comtal.

« “Je ne puis pas douter que la caverne de Bouche-Rolland n’ait été habitée, en diverses circonstances, surtout vers l’ouverture ; car (…) on s’aperçoit aisément que la main des hommes a perfectionné cet édifice naturel : et l’on y voit des trous qu’on a pratiqués à une certaine hauteur, sans doute pour y placer des pièces de bois, nécessaires dans les inondations, ou pour se garantir de l’humidité. J’y ai trouvé des armes de fer, des flèches, des clés antiques, quelques médailles, des pièces de monnaie, et bien d’autres choses remarquables par leur forme antique et singulière.”
Telles sont les observations qui nous ont été communiquées par M. [Vialar] d’Espinous, propriétaire de la caverne de Bouche-Rolland, près de Soulsac. » (Extrait de Mémoires pour servir à l’histoire du Rouergue, d’après Pierre Bosc, 1797)

« Ce géographe [Thévet, dans sa Cosmographie universelle (tome 2, livre 14)] parle aussi des caves de Soulsac et de Bouches-Rolland, comme les ayant observées lui-même. Il fut arrêté, dit-il, par les eaux que l’on trouve, dans l’intérieur de la dernière ; mais des personnes, qui avoient eu le courage de les franchir, lui assurèrent avoir pénétré, jusques sous Rodez, qui est distant de trois lieues : “et me suis laissé dire, dit-il, par ceux qui se sont exposés à tel péril, qu’ils oyoient le retentissement des forgerons de ladite ville, ou des faubourgs d’icelle.”
Quoique nous n’ayons vu personne, qui ait pénétré dans toute la profondeur de ces caves, et que nous en ignorions les dimensions, nous sommes bien éloignés de croire, qu’elles ayent une si grande étendue, et plus encore, qu’on ait jamais eu le courage de s’y enfoncer, jusqu’à une distance de plusieurs lieues. Parmi un certain nombre d’observateurs, qui en ont parcouru les différentes salles et appartemens, ceux qui nous ont paru avoir pénétré le plus loin, n’ont pas été au delà de deux cents toises. Les plus hardis (…) ont été arrêtés à certain passage, qu’on ne peut franchir, que couché sur le ventre. Et comme le bas de ce défilé étroit est couvert de petits bassins d’eau, dont on redoute la fraîcheur ou la profondeur on ne peut le passer que sur des planches ou des bancs qu’on est forcé de traîner après soi, de grotte en grotte, à la lueur des flambeaux. » (Extrait de Mémoires pour servir à l’histoire du Rouergue, d’après Pierre Bosc, 1797)

« Lorsqu’on vient de la grotte de Salles, celle de Solsac, qui en est éloignée d’une lieue, ne semble plus qu’une caverne. Celle-ci est située vers le haut d’un côteau couvert de bois. Son entrée spacieuse, ombragée de tilleuls et de frênes, est fermée par un mur de maçonnerie où l’on n’a laissé qu’une petite porte. On trouve d’abord une grande cave, taillée de main d’homme et remplie de tonneaux ; elle est séparée par un autre mur, du reste de l’excavation. On passe ensuite dans une allée large de 40 pieds et haute de 60. Après avoir fait cent pas, la voûte s’abaisse, et le passage obstrué par des dépôts calcaires n’a que deux pieds de hauteur. Cet obstacle franchi, il se présente une seconde allée qui se rétrécit de même ; enfin l’on parvient à l’endroit le plus intéressant. Ici la scène s’agrandit : l’élévation des voûtes que les lumières ne peuvent éclairer, le retentissement de la voix changée par la disposition du local en gémissemens ou en sons entrecoupés, les parois revêtus de draperies d’albatre mélangées du noir des ombres, le calme profond, les ténèbres environnantes, la forme lugubre de masses pétrifiées ; tout épouvante l’imagination, tout inspire à l’esprit des idées funèbres : on croit être au passage de ce monde dans l’autre….. Ensuite, on entre dans une galerie longue de dix pas, qui conduit à une vaste salle à peu près semblable à la première. Les cristallisations y sont plus variées : il y en a de figurées en jeux d’orgues, dont chaque tuyeau frappé avec une clef donne un ton différent. Les eaux empêchent de pénétrer au delà de cet endroit. La partie de cette grotte, qu’on peut parcourir, forme un coude assez ouvert ; elle a 300 pieds d’une extrémité à l’autre. S’il était permis de hasarder des conjectures sur les causes de cette excavation, on pourrait dire qu’elle a été peut-être le réservoir d’une source qui a tari ou dont les eaux se sont dirigées sur d’autres points : la terre glèse qui en recouvre le fond et les parois, les pierres roulées et les bancs de gravier qu’on y rencontre, enfin la grande quantité d’eau qui après des pluies abondantes y afflue de toutes parts, sembleraient confirmer cette opinion. Ce qu’il y a de sûr, c’est que ce souterrain a été habité. On remarque dans la première cave, des trous de boulin creusés pour recevoir des poutres ; on y a trouvé des armes antiques, et les anciens titres font mention d’un fort qui défendait son entrée. D’ailleurs son nom de “Bouche-Roland” fait présumer qu’elle servit de retraite à ce Roland qui, à la tête des compagnies de brigands, désola le Rouergue au 14e siècle. Ainsi, dans ces temps désastreux, cette immense cavité que la nature avait sans doute destinée à fertiliser les campagnes, fut changée en un repaire de brigands, qui vomissait sur elles le ravage, la désolation et la mort. » (Extrait de Description du Département de l’Aveiron, d’Amans-Alexis Monteil, 1802)
« On lit dans le Dictionnaire de la France, par Hesseln. Article Marseille. “La grotte ou baume de Roland … Son entrée est pénible, etc.” Ce serait une recherche assez curieuse à faire que celle sur les noms des grottes. En voilà deux qui portent celui de Roland. » (Extrait de Addition posthume)

« Bouche-Rolland : Grotte préhistorique, connue et signalée depuis le XVIe siècle, avec trace d’habitat troglodytique assez tardif. Fouilles Lucien Mazars. » (Jean Delmas, 2001)

Bauma de Botja Rotland, a Solsac de Salas Comtals, junh de 2001

Photo

 Grotte (bauma) murée appelée Bouche-Rolland (Botja Rotland), à Solsac, juin 2001
© Institut occitan de l'Aveyron (Villefranche-de-Rouergue)

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