Gargantuan
Introduction
Gargantua est l'un des personnages mythologiques les plus populaires dans les régions françaises et occitanes. Rabelais en fit un de ses héros au XVIe siècle. La taille extraordinaire de Gargantua permet le récit de situations pour le moins étonnantes. Dans l'œuvre de Rabelais, il décroche les cloches de Notre-Dame pour les suspendre au cou de sa jument. De même, selon le récit le plus connu de la tradition orale rouergate relative à ce personnage, en se désaltérant dans une rivière, Gargantua croit avaler un insecte ou une brindille alors qu'il vient d'ingérer un attelage entier qu'une crue avait emporté.
Des aspects particuliers du relief sont également parfois imputés à ce géant (trace de pied sur un rocher, pierre gigantesque…). On parle alors de contes étiologiques. Ces contes expliquent l'origine du monde, des paysages, de l'homme, des animaux, des plantes...
D'autres géants comme Samson et parfois le Juif errant ont également été évoqués au cours de nos enquêtes.
Henri Mouly (1896-1981) a publié une longue version de la légende de Gargantua (dans Legendas de Roergue ainsi que dans la Revue du Rouergue) inspirée par la tradition orale autour de l'os de baleine de l'église de Saint-Martial (appelé aussi omoplate de Samson ou platèla de Gargantua) de Rieupeyroux. Cette légende s'appuie également sur les rochers dispersés dans Rieupeyroux que Gargantua aurait lancés depuis la chapelle Saint-Jean.
Vidéo
Jean-Claude COULET
né en 1941 au Mas de Pommiers de Nant.
Transcription
Occitan
Français
« Il y avait un géant qui se promenait dans notre pays, il était sur le causse, sur le Larzac, et sur le causse il n’y a pas d’eau, il eut soif. Il alla à Saint-Sauveur, il mit un pied sous le cimetière, l’autre à Revens, de l’autre côté, il enjamba la Dourbie, il se pencha et but dans la Dourbie. Il y avait un bouvier avec son chargement de buissons qui passait. Il l’avala. Il croyait qu’il avait avalé un ver à soie. Il continua et alla sur le Causse Bégon. Mais il n’était pas en forme, il boitait. Il quitta sa botte, il y eut un rocher dedans, il le jeta et ce rocher est devenu le Roc nantais. Il continua, il voulait aller à Saint-Guiral voir l’ermite mais ça n’allait pas. En passant au-dessus de Dourbias, il dressa deux pierres, il s’allongea, il en mit une troisième en équilibre dessus et il mourut là. C’est la tombe du géant. Et l’histoire s’achève là. »