Vue générale

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Introduction

Vue générale

« Mur-de-Barrez fut une des sept châtellenies du Carladès, la plus importante. Trente-deux paroisses dépendaient d’elle, dont vingt-deux en Rouergue et dix en Auvergne.
En 984, Matfre donna à l’abbaye de Conques tout ce qu’il avait dans le mas de Mur, qui était situé dans la viguerie de Barrés, appelée aussi de Brommatès. A la fin du XIIe siècle, le pape Célestin III réunit l’église à la prévôté de Montsalvy. Troisième maison religieuse intéressée, le chapitre de Brioude en avait la seigneurie : elle la vendit en 1217 à Henri comte de Rodez peu avant le départ de celui-ci pour la croisade. Des franchises furent accordées à la ville par le comte Hugues en 1246 et confirmées régulièrement depuis cette date. Dès le milieu du xme siècle, il est fait mention du château de Mur et des salles seigneuriales. Les comtes y séjournèrent. En 1373, les Anglais s’emparèrent de Mur et de l’abbaye de Montsalvy. En raison des dégâts qu’ils avaient subis, les habitants de la châtellenie de Mur furent exemptés pendant deux ans de toutes les charges et de toutes les tailles royales par Charles VI (1392). Les Anglais reprirent la ville en 1418. Aussi Bonne de Berry et le comte d’Armagnac donnèrent-ils leur accord vingt ans plus tard pour entourer le lieu de fortifications. Cette autorisation était accompagnée du droit donné aux consuls de percevoir à leur profit certains impôts sur les marchandises. Pour l’afflux de celles-ci, les voies de communication devaient être rétablies et le pont sur la Truyère reconstruit. En outre, des mines d’argent dans les environs intéressaient l’autorité royale. Le trafic fut complètement restauré au XVe et au XVIe siècle. En 1555, un hôtel-Dieu fut fondé dans la ville pour abriter les pauvres passants et les pèlerins de Saint-Jacques.
Les Guerres de Religion vinrent arrêter cette prospérité. Les calvinistes s’emparèrent à plusieurs reprises de la ville : en 1574, en 1577, en 1578, en 1581, en 1590 et ils y restèrent plus ou moins longtemps. Lors du siège de 1590, la collégiale fut en partie démolie par les protestants. De leur côté, les catholiques décidèrent la démolition du château comtal qui était devenu château royal, pour éviter que leurs ennemis ne puissent s’en servir. Les travaux commencèrent en 1582 sous les ordres du maréchal de Matignon. Le roi, sous l’action de Richelieu, le fit raser en 1620. Les remparts restaient debout et les consuls veillaient à leur entretien, comme en 1681 (réparation de la muraille près de la rue du Glesial).
De 1643 à 1791, les princes de Monaco furent suzerains de Carladez. Ils reçurent la vicomté de Carlat de Louis XIII en compensation des terres qu’ils avaient perdues dans le royaume de Naples et dans le Milanais au service du roi de France. C’est à cette date que la vicomté de Carlat fut érigée en comté. Le prince vint séjourner à Vic (Cantal) et veilla à l’administration de ses terres : il maintint, malgré l’avis du roi, les péages, afin d’en employer le produit à l’entretien des routes et des ponts. Vers le milieu du XVIIIe siècle, on entreprit la construction du grand chemin appelé la Côte Blanche.
Au moment de la Révolution, Mur comptait 1 086 habitants. En raison de son importance, la ville devint chef-lieu d’un des districts de l’Aveyron. Son collège était considéré comme un des plus beaux, le second du département après celui de Rodez.
La ville de Mur était entourée de trois enceintes. L’ancien château des vicomtes de Carlat était établi sur une éminence dominant la ville, entre les vallées de la Bromme et de Pouchicou. La ville avait quatre tours. La tour dite abusivement de Monaco est appelée dans le pays lou Pourtal. C’était une des entrées de la ville. A l’opposé se trouvait la porte de la Berque, qui confrontait avec le château. Celui-ci fut démoli en 1620 sur l’ordre du cardinal de Richelieu.

L’église de Mur, dédiée à saint Thomas, l’était aussi autrefois à saint Biaise. L’édifice est roman (XIIe-XIIIe siècle). A la suite de l’incendie provoqué par les Anglais, on refit la façade et les voûtes (après 1436). Il fut de nouveau saccagé en 1590 par les calvinistes. Le sanctuaire fut remanié après 1635. Le clocher fut refait en 1758. La clef de voûte de la troisième travée de la nef représente un gisant. L’église renferme un grand nombre d’oeuvres d’art : rétables (martyre de saint Thomas de Cantorbery, patron de l’église, Ascension), stalles, chaire du XVIIIe siècle, jubé, statue de saint Roch. Le rétable du maître-autel fut peint et doré par Antoine Salinié de Rodez (1693). L’église fut érigée en collégiale par le cardinal d’Armagnac (1546). Le recrutement du chapitre était réservé aux habitants de Mur.
La Maison-Dieu ou Hôpital fut donné en 1555 par J. de Barthélémy, premier président à la première chambre des enquêtes du parlement de Toulouse. Les récollets (franciscains) géraient l’hôpital avant la Révolution. Il fut érigé en hôpital général en février 1770 sous le titre de Saint-Jacques. Il renfermait jadis un tableau représentant un franciscain entre un malade alité et un pèlerin de Saint-Jacques. L’administrateur était un chanoine du chapitre de Mur.
Au couvent de Sainte-Claire, les supérieures en furent en 1701 Léonore de Scorailles et en 1740 Madame de Monvalat. Son établissement fut confirmé en 1756. Françoise Piales, qui était de la famille du canoniste en fut la supérieure en 1761. Les bâtiments furent vendus comme Bien national en l’an XII et achetés par Paul Duverdier.
Le quartier de la Pierre et de la Berque, près du château, était en partie établi dans le rocher. Il y aurait eu là une ancienne chapelle.
La ville était remarquable par le nombre, la grandeur et la beauté de ses maisons nobles ou bourgeoises, construites soit au centre, soit aux faubourgs et couvertes d’ardoise. Ainsi, la Maison de Boyer avait onze ouvertures à la façade. Les plus belles, comprenant vestibule, escalier et souvent armoiries et belles cheminées, étaient les maisons de Cadilhac (Maison de la Renaissance, armoiries), de Mandilhac (entrée cintrée), de Suze, de Septfons, Ouvrier, Yerles, Amilhau et Regimbeau. On trouve, dans les archives, la mention d’autres noms qui sont peut-être ceux des maisons précédentes : Maisons de Counort, de Domergue (qui avait sept niveaux en raison de la pente !), de Florentin, de Galeran, de la Terrine (près du Foirai), de Lavernhe (sept niveaux), del Plegayre (au coin du Four, sous le château), de Poignet, de Rigal, etc. » (Jean Delmas, 1996)

Lo Mur

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© BOULOC Eugénie (Entraygues-sur-Truyère)

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