Couteau droit (capusador)

Collecté en 2001 Sur la Commune de Laguiole Voir sur la carte
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Introduction

Couteau droit (capusador), de la collection Honoré Durand.

Le couteau droit était appelé capusador (du verbe capusar, bas latin capputiare : tailler du bois).

Il servait aussi bien à la table qu'aux petits travaux.

Lo capusador

« Une lame fixe et bien trempée donnait des allures de poignard florentin à ce couteau, le transformant en lame défensive. Réunie autour du Voleur d’Alpuech, Jean-Pierre Bouissou (1763-1806), bandit-héros souvent comparé à Mandrin qui détroussait les riches et distribuait aux pauvres, une bande de hors-la-loi l’adopta pour commettre des forfaits sur les chemins de l’Aubrac. Une lettre de la fin du règne de Louis XVI confirme qu’elle en usa à l’égard de ses victimes, tout au moins pour les dissuader de résister : “Depuis quelques mois, il s’est formé dans les paroisses de Laguiolle, Lacalm, Alpuech, La Trinitat, Vitrac, Sainte-Geneviève, La Terrisse, Cassuéjouls et autres lieux voisins, une bande de brigands armés de fuzils et de pistolets, et même de couteaux sans ressort appelés vulgairement capujadous, qui attaquent, vollent et assassinent sur les routes…” En 1806, le Voleur d’Alpuech tomba dans une embuscade à La Terrisse, ce qui mit fin aux agissements de sa bande.
Des procédures judiciaires du début du XIXe siècle mentionnent le capuchadou parmi les objets saisis sur différents prévenus. Une lettre du 11 pluviôse an IX (31 janvier 1801) signale l’arrestation d’un “scélérat” nommé Raynal, de Golinhac en pays d’Olt. Le maire de Sénergues le fouilla et trouva dans la poche de sa veste “un couteau sans “guenne” et bien pointu appelé en terme du pays nouostré segné de Laguiolle”. (…) L’inventaire des armes d’un autre document de la même époque comporte “deux couteaux fermés, un sans guienne dit capugadou”. (…) Au début du XIXe siècle, une procédure pour vol intentée contre un tisserand de Saint-Geniez d’Olt atteste que le prévenu détenait dans ses poches “un grand couteau à ressort et à ongle – encoche dans l’acier qui permet de déplier la lame – manche en corne”. C’est la première mention connue de couteau pliant avant l’apparition du laguiole. (…) Un autre document de la même époque cite les objets trouvés en possession du brigand Amans Cabrolié qui venait d’être arrêté, parmi lesquels “un couteau courbe” qui pourrait être une jambette de Saint-Etienne.
Même s’ils accordaient leur préférence au capuchadou qui ne les quittait pas de la journée, les gens de l’Aubrac connaissaient les couteaux produits dans l’Aveyron et les principaux centres de coutellerie en France. » (Extrait de Le Laguiole, une lame de légende, de Daniel Crozes, 1996)

« Les habitans sont d’ailleurs francs, bons, et même pacifiques quand le vin est cher. Mais lorsque la récolte est abondante dans les vallons du Département, la police a beaucoup de peine : les querelles y-sont fréquentes, et d’autant plus dangereuses que presque tout le monde y porte un petit poignard appelé dans le pays “Capuchadou”. Cette arme n’est autre chose qu’un couteau à lame fixe et dont le manche est très court : on la tient ordinairement dans la manche ou dans une poche longue de la culotte, et l’on s’en sert habituellement pour couper le bois ou le pain. » (Extrait de Description du Département de l’Aveiron, d’Amans-Alexis Monteil, 1802)

Capusador de Laguiòla

Photo

Couteau droit (capusador)
© Institut occitan de l'Aveyron (Villefranche-de-Rouergue)

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