Maçons (peirièrs) et facteur (portur), à La Parre, 1925

J'apporte des précisions ou
je demande la traduction >

Introduction

Maçons (peirièrs) et facteur (portur), à La Parre, 1925

Assis : Adrien Meissonnier, Jean-Pierre ?

Debout : ?, Jules Bourdiol, ?, ? Trébuchon, Mme Meissonnier, ?, ?, Anaïs et Cyprien Barnier

Derrière : M. Hèche facteur (portur), Henri Cassagnes propriétaire (proprietari)

Francés, lo peirièr
« Il fallait d’abord extraire la pierre. C’est vers Benavent que se trouvaient les carrières. Le tailleur partait sur sa vieille moto et je l’accompagnais pour profiter d’une occasion de me promener.
François emportait deux musettes, la première contenait son matériel : poinçons, coins, dynamite, détonateurs, plus une grosse masse. La deuxième était réservée au casse-croûte.
Une fois sur le terrain, François devait choisir le granit qui convenait le mieux à son projet. Choix difficile lorsqu’il fallait obtenir un énorme bloc pour un caveau ou une pierre tombale. Commençait alors la préparation du “minage”. Il posait les coins pour faciliter la coupe, creusait avec un poinçon les trous pour l’explosif, mettait la dynamite en place. Lorsque tout était prêt, il empilait des fagots de genêts pour contenir les éclats de pierre. Dès que la mèche était allumée nous nous précipitions vers un abri.
Après l’explosion il laissait passer quelques minutes, puis armé d’une grosse barre à mine, il commençait à ébranler le bloc. Cela prenait beaucoup de temps…
A midi, c’était enfin le casse-croûte bien mérité. J’aimais ce moment de pose.
François se remettait au travail : il fallait déblayer les pierres les moins grosses qui serviraient à faire des angles.
Au bout de quelques jours, il s’occupait de ramener les blocs vers l’atelier. Pas question de camions bien entendu. François louait les bœufs de Baptiste ainsi que le fardier, c’était un long et solide timon, monté sur roues.
Evidemment, j’étais du voyage ! Il ne fallait pas être pressés. Le trajet aller et retour prenait la journée.
A la carrière, quelques paysans costauds et serviables venaient l’aider. La pierre était suspendue sous le timon par de grosses chaînes et nous rentrions au pas lent des bœufs qui avaient droit à quelques pauses.
Une fois la pierre installée dans le hangar, la taille pouvait commencer. A l’aide d’un crayon spécial, François traçait les grandes lignes, puis prenait ses outils. Il me semble entendre encore le bruit des poinçons et des ciseaux. Il tenait à les forger lui-même. J’étais de corvée pour tourner la manivelle de la forge pendant que mes copains et mes copines jouaient dehors. C’était un travail long et fastidieux car il passait deux fois les ciseaux.
Restait la mise en place de la pierre et ce n’était certes pas le moins pénible. En ce temps là, pour bâtir les maisons, le maçon ne disposait pas d’échafaudages métalliques, il utilisait des troncs de sapin et des traverses de bois, reliés entre eux par de grosses cordes, pas davantage de grues, mais une simple poulie pour hisser les seaux de mortier. A mesure que les murs montaient, c’est une bonne échelle qui permettait aux hommes de se passer les pierres à bout de bras.
Bien sûr, le chantier durait longtemps mais le résultat en valait la peine. Les maisons étaient belles et solides, semblables au sol dont elles étaient issues, faites de ce granit qui est l’âme de notre pays.
Ce métier de maçon-tailleur de pierre était pénible mais François l’aimait, et surtout il aimait la pierre.
Marie des Pierres » (Extrait de “Le tailleur de pierre”, d’après Marie-Rose Gimazane, dans Les lauzes, n° 13, janvier 1993)

Peirièrs e portur, a La Parra de Florentinh, 1925

Photo

Maçons (peirièrs) et facteur (portur), à La Parre, 1925
© LATTES André (Florentin-La Capelle)

Localisation

Vous aimerez aussi...

En cours de chargement...